Tous les pays champions du monde de vitesse avec le duo moto-pilote

10/11/2022

 C’est la première fois en MotoGP qu’un pilote remporte le Championnat du monde au guidon d’une moto de son pays. Champions du monde: tous les prédécesseurs aussi bien dans la catégorie reine que dans les autres catégories du championnat du monde de vitesse.

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Pecco Bagnaia et Ducati y sont parvenus. Le titre de Champion du monde est de retour en Italie grâce à une remontée mémorable. Après le GP d'Allemagne, qui a marqué un tournant dans le championnat, le numéro 63 accusait un retard de 91 points sur Fabio Quartararo.​


 


Trop difficile à récupérer en seulement 10 GP d’après les experts. C’était sans compter sur le désir de revanche et la classe de Bagnaia qui, à partir de ce moment décrochera au guidon de sa redoutable Desmosedici GP 22 5 victoires, une deuxième place et deux troisièmes, en dépassant ainsi le Français en Thaïlande pour enfin s’imposer en Espagne​. 


Valentino Rossi est le dernier pilote italien en date à avoir remporté le titre de MotoGP en 2009, au terme d’une lutte acharnée avec son coéquipier Jorge Lorenzo. Pour le Dottore, c’est le 9ème Championnat du monde gagné et le 7ème dans la catégorie reine. Des titres tous signés avec des freins Brembo. ​

 

 




En revanche, Ducati ne détenait qu’un seul et unique titre en MotoGP signé par Casey Stoner en 2007, l’auteur d’une saison phénoménale au guidon de la Desmosedici GP 7 propulsée par un moteur de 800 cm3 et équipée de pneus Bridgestone et des incontournables étriers Brembo. Son palmarès comptait 10 victoires, 14 podiums et 367 points en 18 GP, et la certitude mathématique du titre obtenu à Motegi, lors du quatrieme​ dernier GP de la saison.


 

Il faut toutefois remonter à l’année 1972 pour trouver le dernier doublé italien dans la catégorie reine, mais nous y reviendrons plus tard. C’est donc en 1972 que Giacomo Agostini raflera le titre dans la catégorie reine avec sa MV Agusta à quatre ​temps, ne laissant ainsi que quelques miettes à ses adversaires. 


​Les duos pilote-moto d’un même pays s’étant adjugé le titre de la catégorie reine s’élèvent au nombre de 13. La catégorie reine désignait autrefois la catégorie 500, le format de course disputé de 1949 à 2001, remplacé par le MotoGP en 2002. ​



 

 

Les prédécesseurs dans la catégorie 500​


On doit le premier doublé aux britanniques Leslie Graham et AJS signé à l’occasion de la première édition du championnat du monde en 1949. En réalité, Nello Pagani marqua cette année-là 9 points de plus avec sa Gilera, mais à l'époque, on appliquait des écarts. Sur les six courses disputées, seules les trois meilleures furent comptabilisées, c’est ainsi que Graham et AJS tirèrent leur épingle du jeu. 


À l’époque, un motard pouvait difficilement piloter une moto d’un autre pays, notamment en raison des difficultés à trouver des véhicules au-delà des frontières et de l’orgueil national encore très fort au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. 


Ce n’est pas un hasard si les quatre premières éditions du Championnat du monde des 500 ont été remportées par des pilotes qui conduisaient des motos de leur pays. Umberto Masetti s’imposa avec sa Gilera à deux reprises en 1950 et en 1952, Geoff Duke avec sa Norton en 1951, parallèlement à l’édition 1949 évoquée plus haut. ​

 

La supériorité des marques italiennes devint si manifeste que même les pilotes d’outre-Manche commencèrent à rouler en MV Agusta et Gilera, un choix qui allait entraver la possibilité de futurs doublés. La seule exception fut en 1957 avec Libero Liberati, qui signa quatre victoires avec Gilera, dont trois consécutives. 


En 1966, Agostini entre en scène avec MV Agusta. Il s’attitrera sept championnats du monde d’affilée dans la catégorie 500. Au début, les Italiens furent mis à dure épreuve mais ils finirent par l’emporter sur Mike Hailwood et Honda. Mais tout cela semblera par la suite un véritable jeu d’enfant grâce à Ago et au département des courses de Cascina Costa. 


En 1972, avec la MV Agusta trois cylindres quatre ​temps, le pilote le plus titré de tous les temps​ (15 titres mondiaux et 122 victoires en GP), Ago rafle à nouveau le titre de la catégorie 500, en s’adjugeant 11 des 12 premiers GP et en réalisant également 12 meilleurs tours en course. Plus que satisfait des résultats obtenus, il renonce au voyage en Espagne, la dernière manche du championnat. 


Dès lors, aucun autre pays n’est parvenu, avant le duo Bagnaia-Ducati, a imposé un doublé dans la catégorie reine. Les pilotes américains, rois des années 80 et du début des années 90, tout comme les Australiens plus tard et les Espagnols plus récemment, n’ont jamais eu de moto portant leurs couleurs en 500-MotoGP. 


Depuis 1975, les constructeurs japonais, d’abord Yamaha, puis Suzuki et enfin Honda dominent la catégorie, à la seule exception du triomphe de Ducati en 2007. En dépit de la supériorité technique des motos japonaises, le pays du Soleil Levant n’est pas parvenu à former un noyau dur de pilotes capables de faire la différence.


 

Les derniers ​prédécesseurs dans les autres catégories​


En revanche, les doublés étaient beaucoup plus fréquents dans les autres catégories, comme le prouve le classement suivant où l’on peut découvrir pour chacune des catégories la dernière fois qu’un pilote et une moto du même pays ont coiffé la couronne mondiale. 


Moto3 : Izan Guevara et GasGas (Espagne, 2022) 

Pour sa deuxième année au championnat du monde, l'Espagnol s’est vu décerner le titre de la catégorie mineure en remportant sept ​victoires et 12 podiums avec la GasGas de la Team Aspar. Pourtant, après les quatre premières courses, il n’occupait que la 4e place au classement avec seulement la moitié des points de Dennis Foggia. Il ne tarda pas néanmoins à changer de vitesse pour devenir champion à 18 ans et 110 jours. 


Moto2 : Stefan Bradl et Kalex (Allemagne, 2011) 

En 2010, le format de course Moto2 remplaça la 250 : Toni Elias devint champion sur une Moriwaki. Mais dès la saison suivante, les Kalex prouvèrent qu’elles avaient une longueur d’avance. Stefan Bradl fut le premier pilote à gagner le championnat du monde avec le constructeur allemand en 2011, en raison aussi des problèmes physiques de Marc Márquez qui l’empêchèrent de disputer les deux derniers GP. 


125 : Marc Márquez et Derbi (Espagne, 2010) 

Il y a douze ans, Marc Márquez commença à construire sa légende, au guidon de la Derbi RSA 125 préparée par la Team Ajo Motorsport. Après le Mugello, il remporta cinq GP d'affilée, enchaînant avec cinq autres et laissant ainsi derrière lui Nicolás Terol. Il signa à ce moment-là le premier de ses huit championnats du monde.


250 : Hiroshi Aoyama et Honda (Japon, 2009) 

C’est en 2009 que le Japon fut sacré champion du monde pour la dernière fois, lorsque Hiroshi Aoyama prit le dessus sur une flopée d'Aprilia et de Gilera grâce à l’impressionnante constance de ses performances. Il termina les 16 GP dans les 8 premières positions, avec la Honda de la Team Scot. 


80 : Manuel Herreros et Derbi (Espagne,1989) 

Pendant six saisons, précisément de 1984 à 1989, le championnat du monde comptait une quatrième catégorie, la 80. Manuel Herreros, le dernier champion du monde de cette catégorie n’a pourtant aucune victoire à son actif. Il décrocha avec sa Derbi quatre secondes places, une quatrième et une cinquième sur six courses, l'emportant sur Krauser vainqueur de cinq GP. 


50 : Ricardo Tormo et Bultaco (Espagne, 1981) 

Ricardo Tormo est le nom donné au circuit de Valence en mémoire du pilote local qui perdit son combat contre la leucémie en 1998. Tormo a été sacré deux fois champion du monde, toujours dans la catégorie 50 avec une moto Bultaco. La dernière fois en 1981 avec six victoires en huit courses.

 

350 : Takazumi Katayama et Yamaha (Japon, 1977) 

Lorsque le premier championnat du monde fut créé, il y avait quatre catégories : 125, 250, 500 et 350. Cette dernière resta en vigueur jusqu’en 1982. Cependant il faut remonter à 1977 pour trouver le dernier doublé que l’on doit à Takazumi Katayama avec sa Yamaha, qui conquit également les 16 premières places du classement. Le Japonais s’adjugea 5 GP sans jamais partir en pole position. ​