Rossi / Marquez : comparaison des freinages selon Brembo

13/02/2018

 De la première à la dernière victoire, toujours avec Brembo : tout sur les freins et sur le style de freinage de Valentino Rossi et de Marc Marquez, nés sous le signe de Brembo.

​​Valentino Rossi est né le 16 février 1979 et fête donc cette année son 39e anniversaire. Marc Marquez est né le 17 février 1993 et a donc 25 ans cette année. L’horoscope nous indique qu’ils sont nés sous le signe du Verseau, mais si l’on en juge par les freins qu’ils ont utilisés jusqu’à présent au cours de leurs carrières extraordinaires, nous n’avons aucun doute : ils sont nés sous le signe de Brembo.

Depuis la naissance du MotoGP, en 2002, deux pilotes se sont distingués plus que tous les autres : Valentino Rossi avec 6 titres mondiaux et Marc Marquez avec 4. Au total, ils se sont adjugés 62,5 pour cent des championnats du monde remportés dans cette catégorie.

 

 

Par ailleurs, ils ont tous deux été victorieux sur tous leurs championnats du monde, y compris ceux des catégories inférieures (125, 250 et Moto2, ainsi que feue la 500), en utilisant toujours les composants de freinage (et souvent même les émetteurs hydrauliques d’embrayage) Brembo. Leurs 15 titres mondiaux (9 Valentino, 6 Marc) représentent le point de départ parfait pour vous parler, comme cela n’a jamais été fait avant, de leurs freinages.


 

LES DIFFÉRENCES TECHNIQUES AU FREINAGE

Valentino Rossi appartient à la vieille école et préfère, aujourd’hui encore, utiliser le frein avant en tirant le levier placé sur la partie droite du guidon avec 3 doigts, l’index, le majeur et l’annulaire. Tout comme Casey Stoner, Marc Marquez a l’habitude de freiner avec un seul doigt, l’index.

Maverick Viñales et Jorge Lorenzo adoptent une solution intermédiaire : ils tirent le levier avec l’index et le majeur. Aucune de ces solutions n’est a priori meilleure que les autres, mais chacune est liée aux habitudes des pilotes en termes de prise sur le guidon, et aux éventuels accidents et blessures subies aux membres supérieurs.

 

 

Par ailleurs, certains pilotes comme Scott Russell et Kenny Roberts Jr n’utilisaient souvent qu’un seul doigt mais passaient au contrôle avec les deux doigts dans les virages les plus difficiles.

Les images télévisuelles montrent rarement la Yamaha de Valentino avec la roue arrière soulevée au freinage, ce qui prouve que, même s’il agit sur les freins avec les 3 doigts, il réussit à moduler parfaitement le frein avant, sans perdre l’adhérence à l’arrière.

C’est à sa sensibilité, affinée au fil de sa très longue carrière, qu’il le doit : il a en effet à son actif 23 saisons de championnat du monde, toutes vécues sur des motos équipées de freins Brembo. ​

 

 

Marquez, tout comme Dani Pedrosa, est souvent immortalisé avec le pneu arrière qui décolle du sol : l’effet d’une utilisation du frein avant excessive, en tous cas par rapport à la valeur nécessaire à cet instant précis.

Dans ces moments-là, en l’absence de roulement de la roue arrière, le pilote ne peut pas agir sur l’inclinaison de la moto qui n’adhère au sol qu’avec la roue avant.

Quant à l’utilisation du frein arrière, Valentino Rossi et Marc Marquez sont aux antipodes : l’Italien affiche un style plus propre et, bien qu’il ne commence souvent à freiner que quelques mètres après ses adversaires, il ne fait patiner la roue arrière que rarement.

L’Espagnol, pour sa part, aime mettre sa Honda en travers lors du freinage, en pressant à fond la pédale jusqu’à ce que, justement, la roue arrière dérape. ​


 

L’ÉVOLUTION DE LEURS SYSTÈMES DE FREINAGE

Valentino Rossi a remporté son premier GP le 18 août 1996 : c’est sur son Aprilia RS 125 de l’écurie AGV Aprilia qu’il s’est imposé au GP de la République Tchèque à Brno, devant Jorge Martinez battu de 245 millièmes seulement.

Sa moto pesait à peine 71 kg et était dotée d’un moteur monocylindre 2 temps de 124,8 cm3 qui fournissait 47 ch de puissance.
Le système de freinage avant se composait d’un étrier de frein en deux parties, à montage axial avec 4 pistons et d’un disque en carbone de 273 mm de diamètre et à piste de freinage standard, tous deux produits par Brembo.
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​Marc Marquez a gagné son premier GP le 6 juin 2010 : sur la Derbi RSA 125 de Red Bull Ajo Motorsport, il a remporté le GP d’Italie au Mugello, en devançant de seulement 39 millièmes Nicolas Terol.

Sa moto pesait 136 kg, pilote inclus, et était équipée d’un moteur monocylindre 2 temps de 124,8 cm3 qui lui assurait une cinquantaine de chevaux de puissance.

Le système de freinage avant était composé de deux étriers monoblocs à montage radial avec 2 pistons chacun et de deux disques en acier de 218 mm de diamètre, à piste de freinage standard, tous deux produits par Brembo.

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Passé en 250 à la fin de l’année 1997, Valentino a été l’un des premiers à tester les étriers de frein à montage radial que Brembo avait réalisés à la demande d’Aprilia : le constructeur de Noale était constamment à la recherche de solutions techniques susceptibles de l’avantager face à ses adversaires.

Le succès des étriers radiaux (Loris Capirossi champion du monde de 250 en 1998) les a également fait adopter en 500 où Rossi est arrivé en 2000, après avoir remporté le championnat du monde. Comme il les connaissait depuis l’époque d’Aprilia, Valentino n’a eu aucun mal à s’adapter et n’a mis que quelques mois à les maîtriser.

Marc Marquez a commencé à utiliser les étriers de frein radiaux dès le début, au moins à l’avant, car en 125 et en Moto2 les étriers de frein arrière étaient axiaux. Pour ce qui est des étriers avant, Marquez a été victorieux en MotoGP aussi bien avec les étriers de frein en aluminium-lithium, utilisés jusqu’en 2015, qu’avec les étriers tout aluminium devenus récemment obligatoires.

Marquez a toutefois été le premier pilote à remporter un GP du 500-MotoGP en utilisant les disques (Brembo) en carbone sur chaussée détrempée : l’Espagnol a réalisé l’exploit au GP de Saint-Marin du 10 septembre 2017, où il a franchi la ligne d’arrivée juste devant les Ducati d’Andrea Dovizioso et de Danilo Petrucci qui utilisaient des disques en acier.