Pédaliers, alliages spéciaux, fixations révolutionnaires et ventilations.

27/03/2018

 Si vous pensez que les freins du WRC sont toujours les mêmes, jetez un coup d’œil aux nouveautés que nous avons apportées ces derniers mois.

​Vous les avez admirées en pleine action durant les rallyes de Monte-Carlo et de Suède, mais les voitures du WRC 2018 présentent plusieurs nouveautés invisibles à l’œil nu.

Nous omettrons les domaines qui ne sont pas de notre compétence pour vous présenter les principales innovations apportées aux systèmes de freinage. Certaines de ces innovations ont été adoptées dès 2017 mais ont encore été améliorées au cours des derniers mois.

Chaque solution a été étudiée en collaboration avec les différentes écuries afin de s’adapter de manière optimale aux caractéristiques dynamiques des WRC.

Cette coopération a produit d’excellents résultats dès l’année dernière puisque ce sont des freins Brembo qui équipaient les voitures occupant les trois premières places du championnat du monde de rallye et la première place du WRC 2.

Les plus petits dénominateurs communs de toutes les nouvelles composantes développées par Brembo au cours des dix-huit derniers mois sont, de toute évidence, l’optimisation de la performance et une réduction maximale des poids sans aucun compromis, bien sûr, en termes de robustesse. ​

 

 

1) Les pédaliers


Tous les passionnés savent que Brembo produit des étriers, des disques, des maîtres-cylindres de frein et même des plaquettes pour les voitures de rallye. Ils sont toutefois peu nombreux à savoir que nous produisons aussi des pédaliers : bien qu’il s’agisse d’une activité assez récente, nous sommes parvenus à atteindre des niveaux d’excellence, avec une réduction de poids de 30 % par rapport à un pédalier traditionnel. Cette performance est due à un châssis considérablement allégé grâce au retrait de matériau là où il n’était pas nécessaire. La réduction de poids a été obtenue en modifiant les géométries des plaques et en diminuant le nombre de points de fixation. Pour obtenir la rigidité nécessaire, le pédalier dispose d’un renfort en Y qui unit le châssis principal au répartiteur de freinage et d’un axe traversant pour le groupe frein-embrayage. Notre pédalier présente un autre avantage, à savoir la possibilité de s’adapter à des pilotes de différentes tailles car il peut être déplacé d’avant en arrière grâce aux glissières. Les écuries M-Sport Ford et Toyota Yaris WRC ont été les premières à l’adopter et d’autres semblent intéressées.

 

 
 

2) La fixation entre la frette et la piste de freinage


Dans le monde des rallyes, la liaison à douilles ou à dents conventionnelle constitue la norme aujourd’hui encore. Brembo a toutefois développé la liaison « spline » entre la frette et le moyeu, c’est-à-dire un engrenage à roue dentée en aluminium, déjà utilisé avec succès dans les courses d’endurance. Dans les courses sur piste, les voitures roulent sur une surface lisse qui ne présente aucun élément potentiellement dangereux pour le système de freinage, comme des cailloux, du gravier, du sable ou de la neige. C’est la présence éventuelle de tous ces éléments à risque qui a, jusqu’à présent, empêché son utilisation dans les rallyes. Le spline, avec la diminution maximale des dimensions du moyeu et l’utilisation d’un matériau plus léger que l’acier, réduit le poids du demi-train et transmet mieux que les systèmes traditionnels le couple de freinage. L’engrenage est soumis au procédé électrochimique d’oxydation anodique qui garantit une meilleure résistance à l’abrasion, une plus grande dureté de la surface et une incroyable résistance à la saleté.


 
 

 

3) L’utilisation d’alliages spéciaux


Pour la réalisation des étriers, Brembo est allée au-delà des limites imaginables. Depuis des années, les voitures du WRC sont équipées d’étriers de frein en aluminium, considérés comme la solution offrant le meilleur compromis entre rigidité, robustesse et légèreté. Il semblait impossible de faire mieux dans un contexte où les températures atteignent souvent des seuils d’alerte car dans les rallyes Terre, à la différence de la piste, les pilotes ont l’habitude de corriger constamment la trajectoire de la voiture en actionnant le frein. Grâce à l’expérience acquise dans d’autres domaines, nous avons réussi à utiliser des alliages spéciaux qui offrent une meilleure résistance aux sollicitations et qui nous ont ainsi permis de réaliser un design optimisé, en éliminant tout le matériau de l’étrier de frein qui n’était pas indispensable. L’étrier a ensuite été soumis à une nouvelle finition de surface, préférée à l’oxydation car le nickelage présente une meilleure adhérence sur les nouveaux matériaux.

 

 
 

4) La ventilation


Seuls les imbéciles ne changent jamais d’avis. Il y a cinq ans, nous présentions au Professional Motorsport World Expo 2013 un nouvel étrier de frein de rallye à refroidissement à eau, en soutenant qu’il devait garantir un gain thermique supérieur de 45 % aux systèmes de refroidissement à air. Nous ne mentions pas car d’une part, il s’agissait bien à l’époque de la meilleure solution, d’autre part, les règlements étaient différents. Depuis le championnat du monde de rallye 2017, les voitures peuvent être dotées de prises d’air arrière, interdites précédemment, et de plus grandes prises d’air avant. Cette évolution a conduit à l’abandon du refroidissement à eau qui n’était plus nécessaire. La solution prévoit la présence de deux canalisations par roue. Un premier tube, qui oriente l’air vers le centre du disque, et un second tube, qui envoie l’air à l’étrier de frein, partent de chaque prise d’air.

C’est tout pour le moment mais notre passion pour les rallyes nous conduira probablement, au cours des prochaines années, à développer d’autres innovations.