VALENTINO ROSSI COMME DOOHAN : APRÈS L’ACCIDENT, IL LUI FAUT LE MAÎTRE-CYLINDRE AU POUCE BREMBO

03/10/2017

 Pour compenser son handicap à la jambe, Rossi a opté pour cette solution technique que l’Australien a été le premier à expérimenter

​Énième entreprise de Valentino Rossi qui ajoute un nouveau chapitre à sa légende : 23 jours après une fracture du tibia et du péroné droit, qui a nécessité une intervention chirurgicale, il s’est placé au premier rang au GP d’Aragon et s’est classé 5e en course, après avoir conservé la deuxième place pendant 11 tours.

Un résultat inimaginable il y a encore quelques jours et aujourd’hui possible, non seulement en raison de son immense talent mais aussi grâce à une solution de freinage particulière proposée par Brembo au « Docteur » pour remédier aux difficultés causées par sa jambe droite dont il n’a pas récupéré la pleine fonctionnalité.

 

 

À Aragon, Brembo a non seulement mis à la disposition du « Docteur » des disques en carbone et des étriers mais aussi un maître-cylindre au pouce qu’elle a mis au point. Cette solution qui permet de commander le frein arrière sans utiliser la pédale, actionnée par la jambe droite, simplement grâce à un petit levier sous la poignée gauche actionné par le pouce.

Valentino avait déjà testé le maître-cylindre au pouce Brembo durant les essais qui avaient suivi la course de Brno. C’est la version « standard », c’est-à-dire avec le maître-cylindre au pouce et la pédale raccordés au même maître-cylindre arrière, qui avait été testée : dans ce cas, il est possible d’actionner le frein arrière soit avec le maître-cylindre au pouce soit avec la pédale mais pas avec les deux simultanément.

Après l’accident, Valentino a préféré la solution qui prévoit deux circuits séparés afin de pouvoir actionner simultanément le maître-cylindre au pouce et la pédale : cette modification a été mise au point par les techniciens Brembo en un temps record avec un nouvel étrier de frein arrière qui permet de répondre à cette exigence.

 

 

Brembo connaît très bien Valentino qu’elle accompagne depuis ses débuts dans le championnat du monde : si, en 22 années d’activité, « The Doctor » a changé quatre fois de constructeur (Aprilia, Honda, Yamaha et Ducati) et trois fois de marques de pneumatiques, il est toujours resté lié aux freins Brembo. Bien que cette solution technique ait été conçue et réalisée par Brembo il y a 25 ans, Rossi n’a commencé à utiliser le maître-cylindre au pouce que récemment.

 

Cette solution fut demandée par Mick Doohan qui, lors des essais du GP des Pays-Bas de 1992, à Assen, avait été victime d’un grave incident. Les médecins hollandais opérèrent sa jambe droite mais envisagèrent, suite à des complications survenues pendant la nuit, de pratiquer une amputation. L’Australien appela alors à la rescousse le docteur Claudio Costa qui le mit sur un brancard pour le ramener en Italie. Le concepteur de la clinique mobile parvint à lui sauver la jambe qui ne récupéra toutefois jamais sa force d’avant l’accident. Doohan n’était donc plus en mesure d’actionner le frein arrière avec la pédale droite.

Il fallait donc concevoir une commande placée sur le guidon et capable de remplir la même fonction. C’est ainsi que le maître-cylindre de frein arrière actionné par le pouce a vu le jour. Au fil des mois, Doohan ne cessa de développer sa sensibilité au niveau du pouce et parvint ainsi à remporter dans la catégorie 500 cinq championnats du monde consécutifs, de 1994 à 1998, toujours avec les freins Brembo.


 

Le maître-cylindre au pouce Brembo, comme bien d’autres produits que Brembo met à la disposition de ceux qui exigent plus de leurs freins, est également disponible pour les simples passionnés qui veulent aller plus vite sur la piste.

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L’accident de Valentino Rossi n’est pas comparable, en termes de gravité, à celui de Doohan mais le docteur Pascarella qui l’a opéré à Ancône le 1er septembre lui avait quand même recommandé de respecter une période d’au moins 30 jours de repos. Mais l’envie de Rossi de reprendre sa moto a été plus forte que tout et tous. Dans son cas aussi, la force de sa jambe droite a, temporairement, diminué. Il a ainsi dû utiliser, plus qu’à l’accoutumée, le levier positionné sous le demi-guidon gauche pour actionner le frein arrière.

La solution du maître-cylindre au pouce n’est en rien une nouveauté dans le MotoGP d’aujourd’hui. Cette solution est aussi adoptée, avec divers degrés de continuité, par l’autre Yamaha de Maverick Viñales et par les Ducati d’Andrea Dovizioso, de Jorge Lorenzo et de Danilo Petrucci.

La façon d’utiliser le maître-cylindre au pouce Brembo ne varie que légèrement d’un pilote à l’autre, car ils l’utilisent tous aussi bien pour ralentir la moto en phase de freinage que pour l’équilibrer en phase d’accélération, de manière à éviter le patinage dans les virages.

 

 

Pratiquement, le maître-cylindre au pouce s’utilise comme une sorte de système antipatinage : il s’actionne au centre du virage pour réussir à rester proche du point de corde, en redressant la moto plus rapidement. De plus, dans les virages à droite, il est plus facile à utiliser quand la moto est penchée au maximum pour les pilotes aux grands pieds car il n’y a pas de risque de contact de la botte droite avec l’asphalte.

C’est à Danilo Petrucci qu’a été confiée la tâche de mieux expliquer le fonctionnement du maître-cylindre au pouce Brembo, dans une vidéo publiée par l’équipe Pramac Racing.

 


 

Durant tout le week-end d’Aragon, il semblerait, à en juger par les résultats, que Rossi ait trouvé un excellent feeling avec le maître-cylindre au pouce Brembo. D’ailleurs, au cours de ses vingt ans de carrière, le numéro 46 nous a habitués à ses différents styles de conduite adoptés pour mieux s’intégrer aux caractéristiques des motos qu’il pilotait. C’est cette capacité d’adaptation qui lui a toujours permis de rester au sommet et de remporter 9 championnats du monde et 115 GP.