GP du Canada de Formule 1 : le circuit ultime pour les freins Brembo ?

06/06/2019

 Le banc d’essai le plus impitoyable pour les systèmes de freinage Brembo des monoplaces expliqué en détail freinage après freinage

Du 7 au 9 juin, le circuit Gilles-Villeneuve accueille le 7e rendez-vous du championnat du monde 2019 de Formule 1. Ce circuit, qui porte le nom du pilote légendaire de Ferrari, fête cette année le 50e anniversaire du premier GP du Canada de Formule 1 : les 10 premières éditions furent disputées à Mosport Park (8) et Mont-Tremblant (2). ​

La piste, située sur l’île de Notre-Dame, a été réalisée artificiellement en 1965 sur le fleuve Saint-Laurent durant les travaux de construction du métro de Montréal.​


 

Caractérisé par une alternance de ligne droites, de chicanes et de virages, c’est sans aucun doute le banc d’essai le plus difficile à gérer pour les systèmes de freinage des monoplaces qui ont l’habitude de se présenter ici avec une charge aérodynamique basse. ​

En raison des freinages, tous intenses et très rapprochés, les disques et les plaquettes atteignent des températures très élevées et n’ont pas le temps de refroidir suffisamment dans les lignes droites.En raison des freinages, tous intenses et très rapprochés, les disques et les plaquettes atteignent des températures très élevées et n’ont pas le temps de refroidir suffisamment dans les lignes droites.​

Selon les techniciens Brembo, qui ont établi un classement des 21 pistes du championnat du monde, basé sur une échelle de 1 à 5, le circuit Gilles-Villeneuve appartient à la catégorie des circuits très difficiles en matière de sollicitation des freins. ​

La piste canadienne a ainsi mérité un indice de difficulté de 10, le même que celui qui a été attribué aux pistes d’Abu Dhabi, de Mexico et de Singapour.​

 

 

L’effort des freins durant le GP

Comme l’a démontré le GP de Monaco, le nombre des freinages n’est pas un indicateur de l’effort demandé aux freins : sur le circuit Gilles-Villeneuve, les pilotes ne freinent que 6 fois par tour, contre 8 à Melbourne, 15 à Sotchi et 11 à Monaco. ​

Au Canada, les freins sont utilisés pendant 12,7 secondes par tour, ce qui correspond à un pourcentage de 18 pour cent de la durée totale de la course. Si le temps d’utilisation des freins reste dans la norme, les 5 points du tracé où la décélération maximale atteint au moins 5 G et où la charge sur la pédale dépasse les 125 kg sont en revanche exceptionnels.​

Ces données contribuent à atteindre une moyenne des décélérations maximales de 4,9 G, soit la valeur la plus élevée de tous le championnat du monde de F1. L’énergie dissipée au freinage par chaque monoplace durant l’ensemble du GP est de 258 kWh, soit la consommation horaire de 62 familles au Québec. ​

Du départ au drapeau à damiers, les techniciens Brembo ont estimé que chaque pilote exerce au total une charge de 57 tonnes et demie sur la pédale de frein, c’est-à-dire le poids total de 130 orignaux.​

 

 

Les freinages les plus difficiles

Parmi les sept freinages du circuit Gilles-Villeneuve, quatre sont considérés comme difficiles pour les freins, deux sont de difficulté moyenne et un est léger. Le plus critique est le virage 13, la chicane qui précède le fameux « mur des champions » où le contrôle à l’entrée du virage est fondamental pour éviter de sauter sur les bords de piste. Dans ce virage, un excellent ressenti des sensations au freinage peut faire la différence entre un bon temps et une collision. ​

Les monoplaces arrivent à 338 km/h et freinent pendant 1,6 seconde pour descendre à 133 km/h : elles y parviennent sur seulement 49 mètres, soit dix mètres de moins que les dimensions d’un terrain de hockey sur glace. L’effort demandé aux pilotes est exceptionnel : 161 kg de charge sur la pédale de frein et 4,7 G de décélération. ​

Le freinage au virage 8 est également ardu car la vitesse tombe de 297 km/h à 130 km/h sur 47 mètres en 1,62 seconde. La charge sur la pédale est de 160 kg alors que la décélération atteint 4,8 G, une valeur supérieure à celle que devront affronter les astronautes lors d’un premier atterrissage éventuel sur la planète Mars. En ce qui concerne la distance de freinage, le virage 10, l’un des plus utilisés de la piste pour les dépassements, est sans équivalent : les monoplaces utilisent 63 mètres pour passer de 292 km/h à 68 km/h en seulement 2,44 secondes.​

 

 

Performances Brembo

Les monoplaces équipées de freins Brembo ont remporté 21 des 41 éditions du GP du Canada auxquelles elles ont participé, y compris les 4 dernières. ​

Le dernier pilote à remporter 3 GP du Canada d’affilée avec des étriers Brembo a été Michael Schumacher avec la Ferrari, de 2002 à 2004. Un résultat que peut réitérer Lewis Hamilton, victorieux lors des deux dernières éditions. En revanche, Ferrari n’a pas remporté de victoire à Montréal depuis 2004.​